Aujourd’hui, je suis ravie de partager avec vous le parcours de Judith, une mumpreneur aux multiples facettes. Une femme inspirée et inspirante comme on les aime. Nous nous sommes rencontrées il y a peu dans le cadre de sa marque de papeterie Rameyttes. Lancée en 2016, avec sa soeur, je suis tombée amoureuse de leur collection de papeterie inspirée par les étoiles.
Mais au delà de Rameyttes, Judith cultive la pleine conscience et d’autres beaux projets dont j’avais envie de vous parler plus en détails. Alors bien évidemment son portrait pour le blog s’imposait !
L’Atelier Nota, Rameyttes, ton agence de communication “Epices & Chocolat” ou encore tes beaux projets autour de la pleine conscience. Peux-tu nous parler un peu de ton parcours en tant que créatrice et entrepreneure ?
J’ai commencé très jeune à entreprendre. Et je n’ai jamais arrêté depuis, c’est un peu comme un virus.
J’ai créé Épices & Chocolat en 2009. Au début c’était une agence de communication « classique » mais avec un modèle économique innovant qui consistait à réunir sur les projets une équipe de free-lances. Aujourd’hui, c’est la première agence de transmission, avec des sujets tels que l’égalité femmes•hommes, la question de l’éducation des enfants à l’égalité, la question des hommes, la question de la création de rôles modèles… Nous suivons nos convictions qu’il serait trop long de détailler. Et nous créons Épices & Chocolat • Les éditions avec une première collection qui sera diffusée dans quelques mois : Mon corps c’est ma maison.
L’Atelier Nota est né en 2013 d’une passion commune avec ma sœur Sarah pour le papier. Lorsque nous avons créé Nota, j’étais en plein burn-out. Ça été un moteur pour sortir de la violence et de la douleur d’une épreuve comme celle-ci. L’été 2013 a été particulièrement dense car nous avons quasiment tout fait en un mois. À ce moment-là, certaines personnes nous disaient :
Les filles, on est en 2013, le papier est mort, aujourd’hui tout est digital !
Nous avons suivi notre intuition, ouvert notre boutique ! Depuis 4 ans, nous révélons de petites marques de papeterie et de déco, des créateurs et créatrices passionnées, nous faisons découvrir de jeunes illustrateurs et illustratrices.
Rameyttes, c’est la marque que nous avons créée l’année dernière avec Sarah. Le nom de Rameyttes, c’est un hommage multiple : à notre rue – la rue Ramey et au 18eme arrondissement, ça sonne comme un groupe de musique de la Motown, et évidemment c’est un clin d’œil au papier. Une première collection autour de la lune et des étoiles, une seconde est en cours de création autour de Montmartre. Nous sommes fans l’une et l’autre de la lune, de ses effets sur nos vies… Nous avons même créé le calendrier lunaire, un succès l’année dernière, et avons lancé les deux calendriers 2018 en précommande : l’un pour les femmes qui souhaitent découvrir l’impact de la lune sur leurs cycles et l’autre qui est une édition Montmartre trop belle !
La méditation est à la croisée de tous ces chemins. Avec le parcours Mindful Women, nous offrons la possibilité aux femmes de découvrir et de prendre conscience de leurs ressources intérieures et de les mobiliser en toutes situations professionnelles ou personnelles. C’est un parcours qui continue de m’épater par le pouvoir de transformation de celles qui s’y engagent. Et les méditations du lundi, au sous-sol de la papeterie, ouvertes à tous et toutes, sur inscription, qui sont une parenthèse hebdomadaire de reconnexion à soi dans nos vies trépidantes et épuisantes !
Enfin, je travaille à un gros projet encore un peu secret mais je peux déjà dire qu’il accueillera celles et ceux qui veulent changer le monde ! Et promis, après j’arrête… J’écris beaucoup… Il est possible que dans quelques mois, je publie un livre.
Pourquoi mener de front toutes ces aventures est important pour toi ? Est-ce ça n’est pas trop pour une seule personne ?
Je crois que je ne peux pas faire autrement !
Quand celles et ceux qui m’entourent me disent que je risque de refaire un burn-out, je leur réponds que le burn-out est arrivé par ce grand écart que je ne pouvais plus faire entre mes valeurs profondes, ce que je suis intrinsèquement et ce qu’on me demandait de faire et d’être au quotidien. Lorsque ces deux socles de valeurs s’éloignent, il arrive invariablement un moment où la corde qui est tendue entre les deux, qui s’étire au maximum pour qu’on puisse continuer à marcher dessus, lâche. Du coup, on tombe. C’est net, et c’est particulièrement douloureux. Une blessure qui met un temps que je trouve infini à se refermer.
Aujourd’hui, je veille à ce que tout ce que j’entreprends soit en ligne avec ce que je suis profondément.
Et ce que je suis, comme pour beaucoup d’entre nous, est pluriel mais toutes mes vies, toutes mes aventures sont des endroits dans lesquels je me ressource, qui me nourrissent, qui me font avancer, progresser. Mais je crois surtout que toutes ces aventures sont le témoin d’une bien plus grande, celle d’apprendre. J’ai un besoin impérieux d’apprendre pour me sentir en vie.
Maman de 2 enfants, quel est ton secret pour arriver à tout concilier ?
Je n’ai pas de secret miracle. D’abord, j’ai deux filles magiques et formidables. Lou a 13 ans, Elysa en a 5. Elles n’ont pas le même papa, mais les deux (le papa de Lou est l’un de mes plus chers amis, et le papa d’Elysa est mon amoureux) sont d’un grand soutien au quotidien. Ensuite, il y a mon frère et ma sœur, avec qui je travaille, je ris, je pleure, je partage énormément. Mes ami·e·s. Mes partenaires. Mes anges gardiens. Au sein d’Épices & Chocolat, je me suis associée il y a peu avec une amie, une personne formidable. Je puise une énergie et une force incroyables auprès de chacun et chacune.
J’ai appris à être à 100 % là où je suis, quand j’y suis.
Quand je suis avec mes filles, je suis 100 % avec elles, et ça marche comme ça dans tous mes projets, dans toutes mes aventures. Mais il a fallu apprendre parce qu’il y a encore quelques années, ce n’était absolument pas le cas. Et ce n’est pas toujours parfait. Il y a encore plein de moments où cela me demande une énergie folle.
J’ai aussi accepté que j’avais un besoin viscéral d’avoir des moments pour moi, rien que pour moi, déconnectée de tout, de toutes les urgences qui sont permanentes, de toutes les injonctions. Ces moments sont les plus difficiles à trouver et à respecter. Mais là aussi, j’apprends et je progresse. Je me suis autorisée à faire deux retraites de méditation en silence d’une semaine ces derniers mois, et chaque semaine, je me réserve deux heures pour écrire. Ces deux heures sont incontournables, prioritaires et je n’accepte plus de rdv sur ce temps-là. C’est le mien. Il y a enfin l’heure de méditation chez Nota pendant laquelle guider me permet de me reconnecter à moi-même. Et puis, je suis une adepte des méditations-flashs !!!!!
Tes conseils pour toutes les jeunes mamans actives qui doivent constamment jongler entre leur vie pro & perso ?
C’est une question difficile. Parce que chacune est singulière, même si nous avons toutes des points communs. Mais j’en ai un au moins. Lors des méditations que je guide chaque semaine, j’essaie de transmettre ce qui s’est imposé à moi comme une évidence : notre corps ne ment jamais. Trouver le chemin de reconnexion à son corps et à ses émotions, apprendre à lire les signaux même les plus subtils, permet de savoir ce qui est bon, bien pour nous. Si nous cultivons cette manière d’être et d’appréhender la vie, nous nous rapprochons de ce que nous sommes fondamentalement et nous nous éloignons de ce que nous pensons que nous devons être ! Formule un peu alambiquée pour dire qu’en se reconnectant à nous-mêmes, nous créons cet espace de liberté et de créativité qui nous permet de nous sentir à notre place.
Que penses tu de la notion de charge mentale ?
Lorsque le dessin d’Emma a été publié et qu’il a été de nombreuses fois relayé sur les réseaux sociaux et dans la presse, j’ai ressenti une forme de soulagement car enfin, quelqu’un parvenait à faire émerger une problématique qui « prend la tête » au quotidien. Et le bénéfice principal a été de susciter le dialogue, parfois houleux, mais dès lors qu’il y a dialogue, les choses peuvent évoluer. La charge mentale est une réalité. Mais si nous (les femmes, les mamans) voulons qu’elle se réduise, nous devons en laisser une partie à nos compagnons, aux pères, aux hommes qui sont dans nos vies. Et bien faire la différence entre ce qui relève de la charge mentale et du partage des tâches. Donc il me semble nécessaire d’apprendre à renoncer à une certaine idée de la perfection et à accepter que l’autre se saisisse de ses responsabilités à sa façon.
Crois tu à la femme parfaite, superwoman des temps modernes ?
Pas du tout !!!! Et je pense qu’il est même dangereux d’y croire et plus encore de tenter de s’en rapprocher. Nous sommes dans une société qui ne cesse de créer des injonctions contradictoires : l’injonction de la performance en même temps que l’injonction du bien être par exemple, l’injonction de la connexion par une multiplicité de sollicitations en même temps que l’injonction de la déconnexion. Toutes ces injonctions pose en réalité la question de la place de chacun et chacune dans notre société et plus particulièrement dans nos vies. La seule chose à laquelle je crois, c’est à la femme épanouie et au chemin que chacune doit parcourir, en se saisissant pleinement de sa responsabilité individuelle, pour goûter aux petits plaisirs fugaces de la vie. La perfection n’appartient pas à la réalité, pas plus que la superwoman. L’imperfection est une source de liberté incroyable !
Le mantra qui te booste au quotidien ?
Impossible n’existe pas !
Mais pour être tout à fait honnête, je crois que j’en ai plein…
A quoi ressemble ta journée idéale ?
Un réveil matinal, alors que tout le monde dort encore, un beau et doux soleil qui promet une journée active et sereine, une séance de méditation, un (ou plusieurs) bon café chaud, un câlin du matin avec les filles, et après on enchaine en jouant à Tétris avec l’emploi du temps mais mon kiff ce sont les belles rencontres, celles qui te remuent ! Et à la fin de la journée, cette fatigue agréable, avec laquelle tu peux t’asseoir à la terrasse d’un bar en buvant une bière artisanale. Et puis dîner en famille, un bon bouquin ensuite, et les bras de morphée pour t’assurer une nuit pleine de rêves !
Merci Marina pour ce portrait !
Merci à toi 🙂