Mélissa a un parcours passionnant. Après un long parcours artistique, elle vient de lancer il y a tout juste quelques mois sa propre marque de papeterie et petits objets déco : Atelier Mouti. Une marque prometteuse avec des imprimés originaux, poétiques et exclusifs qu’elle dessine à l’instinct pour ensuite les apposer sur du papier de grande qualité qui deviendra de très beaux carnets, papiers peint, de jolies cartes ou encore de très chouettes sets de table pour petits et grands.
Si elle fourmille d’idées pour développer son projet, elle vient tout juste de lancer sa toute 1ère collection qui rejoint la sélection de ma boutique ! Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous emmener dans son home sweet home pour vous la présenter !
Peux-tu nous en dire un plus sur ton parcours de créatrice ?
J’ai fait mes études aux Arts Déco de Paris. Je savais que je voulais travailler dans une branche artistique mais j’avais envie de toucher à tout, découvrir plein de techniques. J’ai donc expérimenté plusieurs sections allant de la scénographie au graphisme, en passant par la morpho-structure, la vidéo, la photo… J’ai ensuite intégré la section graphisme, mais j’y ai réalisé un court-métrage. Et j’ai terminé par la section image imprimée, dans laquelle on travaillait la sérigraphie, la gravure, l’illustration. Et là j’y ai réalisé une installation multimédia ! En sortant de l’école, je suis « devenue » graphiste un peu par hasard. J’ai été embauchée comme directrice artistique par une agence de com. Comme c’était une petite structure, cela m’a permis de toucher un peu à tout : l’illustration, la réalisation, le web design, le print, la pub, la com,… Mais j’ai vite eu envie de me mettre à mon compte. Je me suis donc lancée en free lance en 2009, et travaille depuis sur des projets très différents ( Petite Friture, Vinci Construction, Bnf, …)
Qu’est-ce qui a déclenché l’envie de créer ta marque de papeterie et déco ?
L’envie de revenir à quelque chose de plus artistique, plus déconnecté de la commande que mon travail actuel. J’avais d’abord pensé à une maison d’édition pour éditer des auteurs qui sortent un peu des rails et réfléchir sur l’objet du livre aujourd’hui. Puis un jour, j’ai eu un déclic : développer mes dessins sur des objets que j’affectionne particulièrement. Une fois l’idée en tête, cela est devenu une nécessité. Et j’ai enfin trouvé une voie dans laquelle je m’épanouis sur tous les plans ! Je travaille avec des imprimeurs depuis 10 ans, et je rêvais de pouvoir développer avec eux des projets qui utilisent tout leur savoir-faire incroyables !
Puis un jour, j’ai eu un déclic. Développer mes dessins sur des objets que j’affectionne particulièrement. Une fois l’idée en tête, cela est devenu une nécessité.
Quel est l’ADN de l’Atelier Mouti en quelques mots ?
Atelier Mouti n’a que quelques mois d’existence aussi l’ADN de la marque est encore en construction mais ce qui est certain c’est que le dessin et la matière sont pour moi essentiels.
Quelles sont tes principales sources d’inspirations ?
C’est difficile à dire. Je laisse parler mon inconscient lorsque je me mets à dessiner. J’essaye de ne rien intellectualiser, de ne me référer à rien. Je dessine en noir et blanc, et je me laisse guider par les noirs qui appellent les blancs, les pleins et les vides. La référence qui me revient toujours en tête est une citation d’Odilon Redon dont j’adore le travail, qui disait quelque chose comme C’est dans les zones d’ombres que l’esprit s’éveille à l’imagination.
Quelle est ton modèle ou imprimé phare de ta toute 1ere collection ?
Le dessin #08 ! Que je ne nomme pas intentionnellement car j’adore le fait que chacun y voit quelque chose de différent. C’est aussi le premier dessin de la collection donc j’y ai un attachement particulier.
Quel est ton process de création ? Une fois imaginées, où et comment tes créations sont-elles réalisées ?
Je travaille en deux temps. Je commence par dessiner. Pour cela, je m’enferme le temps qu’il faut. Ce sont des dessins longs à élaborer et j’ai besoin d’être coupée du monde pour les réaliser. Puis je travaille sur les objets, et sur la manière dont les dessins peuvent se développer. Cette phase se rapproche plus de mon travail de graphiste. Ensuite, je sollicite les fabricants concernés pour voir avec eux ce qu’il est possible de faire. Comme ce sont des petites séries, il y a vite le problème du coût de production. Je passe donc beaucoup de temps, en collaboration avec les fabricants, pour trouver comment rendre la production possible. Pour certain produit, il y a même toute une chaîne de production : trouver le papier qui me convient, imprimer les couvertures avec certaines techniques, puis faire assembler et façonner les carnets. Quasiment tous les produits sont fabriqués en France. La papeterie est fabriquée à Paris.
Je suis dans une démarche où je travaille autant l’image que le toucher.
Tu travailles des techniques comme les encres en relief ou le gaufrage, des procédés luxueux mais aussi très coûteux. Pourquoi faire ces choix ?
Je trouve qu’aujourd’hui tout est dématérialisé. On est sur-sollicité visuellement. Et le contact avec les matières devient plus rare et donc plus précieux. Je suis dans une démarche où je travaille autant l’image que le toucher. C’est pour moi un bonheur et une madeleine de proust de prendre un livre en main, le toucher, le renifler. J’ai voulu retrouver ce plaisir au travers d’autres objets. Pour l’instant, ces procédés sont développés sur la papeterie, mais j’aimerai travailler cette idée sur d’autres supports aussi.
Je sais que tu fourmilles d’idées et d’envies pour le développement de l’Atelier Mouti. Quelles sont les prochaines étapes ?
Oui ! J’apprends à être patiente. Les idées vont bien plus vite que leur réalisation !
La prochaine étape est déjà de faire exister Atelier Mouti, le faire connaître. Ce qui prend un temps fou ! Puis, très vite j’espère, j’aimerai développer d’autres motifs et d’autres produits en travaillant la céramique et le textile. J’aimerai aussi beaucoup collaborer avec un artisan qui fait de la broderie pour essayer d’élaborer une technique et développer un procédé nouveau. J’aimerai aussi travailler sur de petites séries limitées, sous forme de workshop, avec des chutes de matériaux issues de chantier. Mais là dessus, je n’en dis pas plus pour l’instant !
Pour découvrir l’intégralité de la collection d’Atelier Mouti, ses carnets, papiers peint, jolies cartes et sets de table … c’est tout juste ici que ça se passe 🙂
Félicitations Mélissa. Je découvre ton travail et je le trouve tonique, plein d’idées , a la recherche de techniques nouvelles! Je te souhaite de réussir et t’embrasse,
Brigitte